C’est avec grand plaisir que j’ai élaboré ce projet de Fresque pour la « Salle nature », nouvel espace de naissance à la Maternité de Chinon.
Le lieu est ouvert depuis début mai de cette année 2011 et offre au couple une mise en espace propice à la venue de leur nouveau-né. L’atmosphère y est douce, colorée et baignée d’un halo de lumière. Il est aménagé d’un grand lit, d’une baignoire ronde au centre, de grandes écharpes en suspension et un ballon qui permettent à la future maman de se mouvoir confortablement.
L’ici et maintenant est un lieu « d’être à naître ». L’être humain est au centre même dans ce paysage au graphisme brun, qui se déploie de part et d’autre avec symétrie : deux mamelons de part et d’autre de la citadelle de Chinon, symbolisant le principe masculin dressé : un corps de femme est allongé dans le panorama chinonais, depuis la Tour du Moulin jusqu’à la Tour de l’Horloge.
Les prises de vues des seins par le dessous montrent le galbé d’une courbe douce, voluptueuse et sensuelle. Le sein même représente à lui seule une ascension à surmonter dans l’effort et qui permet de s’élever, physiquement comme psychiquement, de naître ainsi ou de renaître. C’est le point de vue du nouveau-né, posé dès les premiers instants sur le ventre de sa maman. Ses réflexes de fouissement et de succion vont l’orienter par petites poussées vers le sein odorant et lui permettent de se poser précisément sur le mamelon. Moment exceptionnel où le nouveau-né est en grandes capacités sensorielles, il va ainsi comme dans un instant de ‘coup de foudre’ capter le regard de sa mère et tisser des liens indicibles pour la vie.
La nature et l’histoire se lient, la citadelle et le corps de la femme se prolongent dans le graphisme brun en ligne d’horizon. Ce qui fait lien aussi avec la citadelle – la ville, la société : il y a une puissance naturelle à donner la vie, le sein… offrir la vie à Chinon, un être à la société. Le couple idéalise la venue de ce petit être, en interrogeant le ciel bleu et rose et rêver s’il est garçon ou fille …
A la base de la fresque, la terre nourricière de couleur ocre et sienne, mêle intimement l’eau et les végétaux. Ancrage au sol indispensable à toute femme en travail, la terre assure la stabilité nécessaire à tout départ, à tout cheminement.
Françoise Manceau
